Le 21 février prochain, la troupe de comédiens narbonnais se
produira à Argelès-sur-Mer. Leur pièce « elles s’appelaient Maria » est
directement en rapport avec l’histoire de la ville des Pyrénées Orientales.
26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains des rebelles
nationalistes. La fin de la guerre d’Espagne est proche, Franco et ses putschistes vont l’emporter.
La population catalane et les militaires républicains fuient la répression et les bombardements, ils cherchent l’asile de l’autre côté des Pyrénées. C’est la Retirada, en francais : la retraite. Ce mot qui décrit un simple mouvement de recul, n’est pas assez fort pour représenter l’ampleur de la douleur vécue par les exilés.
La population catalane et les militaires républicains fuient la répression et les bombardements, ils cherchent l’asile de l’autre côté des Pyrénées. C’est la Retirada, en francais : la retraite. Ce mot qui décrit un simple mouvement de recul, n’est pas assez fort pour représenter l’ampleur de la douleur vécue par les exilés.
"Un enfer sur le sable"
Partis dans la précipitation, les ennemis du régime qui s’installe
sont démunis, ils quittent l’Espagne en laissant tout derrière eux. Pour ne
rien arranger, l’hiver est rude en cette année 1939, ce qui rend le passage des
cols difficile pour des hommes, des femmes et des enfants déjà très
affaiblis par 3 ans de guerre civile. Le
gouvernement français, qui n’a pas pris la mesure de la situation ouvre ses
frontières, d’abord uniquement aux civils, puis également aux militaires. 450 000
réfugiés arrivent en France, ils sont accueillis froidement. Un décret-loi
autorise l’internement des « étrangers indésirables ». A
Argelès sur Mer, au Barcarés, à Saint
Cyprien, on ouvre en hâte des «camps de concentration », selon le
terme utilisé à l’époque. A Argelès, le premier camp ouvert, les demandeurs d’asile
sont entassés sur la plage, cernés de barbelés et surveillés par les troupes
coloniales françaises. Plus de 200 000 républicains y séjourneront dans des
conditions extrêmes. En mars 1939, Robert CAPA décrit ce camp comme
« un enfer sur le sable : les hommes y vivent sous des tentes de
fortune et des cabanes de paille n’offrant qu’une misérable protection contre
le sable et le vent. Pour couronner le tout, il n’y a pas d’eau potable,
seulement de l’eau saumâtre extraite de trous creusés dans le sable ».
![]() |
les réfugiés emmenés vers un camp. Photo: Robert Capa |
75 ans plus tard, en avril 2014 les narbonnais du
« Théâtre des 4 Saisons » jouent pour la première fois « Elles
s’appelaient Maria ». Adapté du récit de Maria Garcia Maynadier, et mise
en scène par Thierry Visentin, la pièce raconte l’histoire d’une mère
(Christine BERNABE) et de ses deux filles, Maria (Christelle MARAIS) et Felisa
(Audrey OGIER). Les femmes sont restées en Espagne, alors que les compagnons
des deux sœurs, partisans de la liberté, ont fui la répression du Caudillo. Manolo
et Diego sont eux aussi passé par les camps de concentration. A Narbonne, la
pièce est accueillie chaleureusement.
Liberté, Libertad, FFREEE
Samedi 21 Février
prochain, la troupe narbonnaise jouera une nouvelle fois leur création, à
Argelès-sur-mer, cette fois-ci. Depuis maintenant une quinzaine d’années, la FFREEE,
(Fils et filles de républicains espagnols et enfants de l’exil) commémore ce
dramatique évènement historique. Pendant 4 jours, cette association d’enfants
et de petits-enfants de réfugiés organise « los caminos de la
retirada ». Pièces de théâtre, concerts, marches commémoratives,
rencontres, conférences, expositions, du jeudi au dimanche, l’association met
tout en œuvre pour entretenir le souvenir et perpétuer l’esprit républicain et
les valeurs démocratiques défendus par leurs aïeuls.
Avec « Elles s’appelaient Maria », Thierry
Visentin et Maria Garcia Maynadier racontent 15 ans d’histoire espagnole. Sus
scène, uniquement des femmes, trois
comédiennes éblouissantes et deux danseuses graves et gracieuses. Mais si les
hommes n’apparaissent pas, ils sont omniprésents, à travers leurs lettres qui
racontent leurs conditions d’exilés. A Narbonne, Felisa avait ému aux larmes
les spectateurs présents en chantant sa soif de« libertad ». A
Argelès-sur-mer, son chant devrait toucher encore plus profondément les cœurs
des descendants de la répression.
Renseignements et réservation: http://ffreee.pagesperso-orange.fr/mapage/index.html ou par mail nardo.cedo@orange.fr
D'autres articles:
![]() |
Retrouvez nous sur FB |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire