Avec le printemps qui pointe son nez, les serpents commencent à montrer le bout de leurs langues. C’est également la période ou les joggers laissent de côté les collants pour des tenues plus aérées. En courant dans les chemins, les crochets des reptiles se trouvent alors tout près des mollets humains.
Récemment, un narbonnais profite du retour du soleil pour
sortir de ses zones traditionnelles d’entraînement, il part de
Narbonne et s’en
va courir le long du canal de La Robine. Le regard loin devant, il est sur un
bon rythme. De temps en temps, il regarde plus près devant lui. En baissant les
yeux, il aperçoit brièvement à l’endroit où son pied allait se poser, une longue
queue et une tête. Comprenant le danger, il tente de freiner, il glisse et se
retrouve au sol, le visage juste devant le serpent. Des deux espèces, le
mammifère est le plus effrayé. C’est l’homme qui recule, en rampant sur le dos.
L’animal, lui, bouge à peine. La frayeur
passée, et le reptile toujours immobile, le coureur comprend alors qu’il n’y a
pas de danger. Il peut même s’en approcher et le filmer.
Les serpents sont ectothermes, ils ne produisent pas leur
propre chaleur. Pour cela ils ont besoin du soleil. Après une période
d’hivernage, ils sortent peu à peu de leurs cachettes, généralement lorsque la
température extérieure commence à grimper, mais aussi s’ils sont dérangés.
C’est probablement ce qui a dû arriver au serpent de La Robine. Quelque chose
l’aura forcé à quitter sa cachette (éboulement, travaux…) alors qu’il n’était
pas encore totalement sorti de sa léthargie. Sans énergie, pas de fuite
possible pour l'animal.
Vipères et couleuvres, quelles différences?
Le serpent a autant peur de l’homme que le contraire. A
moins de lui marcher dessus, il n’y a pourtant pas à craindre d’être mordu. En
France, les cas de morsures de serpent
chez l’homme sont relativement rares. De plus sur 9 espèces recensées en
Languedoc-Roussillon, deux seulement sont venimeuses. Il s’agit de la vipère
aspic et de la vipère péliade. Dans l’Aude, seule la première est courante. Les
autres serpents sont des couleuvres ou des coronelles (même famille que la
couleuvre).
Alors si finalement il ne faut se méfier que de la vipère
aspic, comment la reconnaître ? Pour différencier une vipère d’une
couleuvre, la meilleure façon est de regarder les yeux. Alors que la couleuvre
a des pupilles noires et rondes, celles de la vipère sont fendues
verticalement, un peu comme un chat. Le type d’écailles sur la tête est
également différent chez les deux reptiles. Celles de la couleuvre sont
grosses, tandis que la vipère possède une multitude de petites écailles. La
taille du serpent peut également servir à s’assurer de l’espèce en présence. La
vipère mesure rarement plus de 80 cm, la couleuvre est beaucoup plus longue,
pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres.
Il ne faut donc pas craindre les serpents dans l’Aude et
plus généralement dans le Languedoc-Roussillon. Toutefois, si une vipère se
sent acculée et en danger, elle prendra une position en forme de S, cou replié
et tête appuyée contre le corps, prête à prendre son élan. C’est un avertissement,
et comme le serpent ne peut fuir, c’est à l’homme de reculer.
La vipère aspic |
Couleuvre de Montpellier |
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