dimanche 15 mars 2015

Dans l’Aude, coureurs et randonneurs doivent-ils craindre les serpents ?




Avec le printemps qui pointe son nez, les serpents commencent à montrer le bout de leurs langues.  C’est également la période ou les joggers laissent de côté les collants pour  des tenues plus aérées. En courant dans les chemins, les crochets des reptiles se trouvent alors tout près des mollets humains.

Récemment, un narbonnais profite du retour du soleil pour sortir de ses zones traditionnelles d’entraînement, il part de
Narbonne et s’en va courir le long du canal de La Robine. Le regard loin devant, il est sur un bon rythme. De temps en temps, il regarde plus près devant lui. En baissant les yeux, il aperçoit brièvement à l’endroit où son pied allait se poser, une longue queue et une tête. Comprenant le danger, il tente de freiner, il glisse et se retrouve au sol, le visage juste devant le serpent. Des deux espèces, le mammifère est le plus effrayé. C’est l’homme qui recule, en rampant sur le dos. L’animal,  lui, bouge à peine. La frayeur passée, et le reptile toujours immobile, le coureur comprend alors qu’il n’y a pas de danger. Il peut même s’en approcher et le filmer.

Les serpents sont ectothermes, ils ne produisent pas leur propre chaleur. Pour cela ils ont besoin du soleil. Après une période d’hivernage, ils sortent peu à peu de leurs cachettes, généralement lorsque la température extérieure commence à grimper, mais aussi s’ils sont dérangés. C’est probablement ce qui a dû arriver au serpent de La Robine. Quelque chose l’aura forcé à quitter sa cachette (éboulement, travaux…) alors qu’il n’était pas encore totalement sorti de sa léthargie. Sans énergie, pas de fuite possible pour l'animal. 

Vipères et couleuvres, quelles différences?


Le serpent a autant peur de l’homme que le contraire. A moins de lui marcher dessus, il n’y a pourtant pas à craindre d’être mordu. En France,  les cas de morsures de serpent chez l’homme sont relativement rares. De plus sur 9 espèces recensées en Languedoc-Roussillon, deux seulement sont venimeuses. Il s’agit de la vipère aspic et de la vipère péliade. Dans l’Aude, seule la première est courante. Les autres serpents sont des couleuvres ou des coronelles (même famille que la couleuvre).

Alors si finalement il ne faut se méfier que de la vipère aspic, comment la reconnaître ? Pour différencier une vipère d’une couleuvre, la meilleure façon est de regarder les yeux. Alors que la couleuvre a des pupilles noires et rondes, celles de la vipère sont fendues verticalement, un peu comme un chat. Le type d’écailles sur la tête est également différent chez les deux reptiles. Celles de la couleuvre sont grosses, tandis que la vipère possède une multitude de petites écailles. La taille du serpent peut également servir à s’assurer de l’espèce en présence. La vipère mesure rarement plus de 80 cm, la couleuvre est beaucoup plus longue, pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres. 

Il ne faut donc pas craindre les serpents dans l’Aude et plus généralement dans le Languedoc-Roussillon. Toutefois, si une vipère se sent acculée et en danger, elle prendra une position en forme de S, cou replié et tête appuyée contre le corps, prête à prendre son élan. C’est un avertissement, et comme le serpent ne peut fuir, c’est à l’homme de reculer.
La vipère aspic
dans l'aude
Couleuvre de Montpellier












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